Taille directe

« La Sculpture sans maquette par taille directe du béton en prise« 
Extraits de l’article de C. SARRABEZOLLES, pour la Société d’Encouragement de l’Industrie Nationale, bulletin d’octobre 1933 :

«  La Paroisse n’était pas riche… comment arriver avec peu d’argent à élaborer un pareil chant sculptural…

…C’est alors que je proposais d’employer un béton non encore complètement pris, résistant cependant, dans lequel je comptais avoir, pendant quelques heures, le temps de sculpter…

Le cœur battant, je m’en fus donc un matin à Villemomble, avec ciseau et massette ; je taillai dans les trois petits blocs ; je pus conclure qu’au bout de 24h de prise, le béton est déjà très dur ; au bout de 18h il est encore trop dur ; 12h de prise me parurent pouvoir convenir. Je repartis, très enthousiasmé, répondre à mon ami Tournon que je sculpterai son clocher… »

cf Livre « Carlo Sarrabezolles, sculpteur et statuaire » pages 75 à 81, et catalogue de l’exposition

Quelques projets colossaux sont présentés en bas de page.

« Carlo Sarrabezolles, sculpteur de béton »
Extraits de l’article par J. de la Ruwière dans « Clarté », 1932.

… « Sarrabezolles va trouver un procédé de sculpture, cette fois, qui étonne et rappelle incontestablement la manière des peintres d’autrefois, puisque Sarrabezolles sculpte le béton frais.
Depuis plusieurs années on connaît le ciment, procédé qui exige l’emploi de maquettes et de moules. Rien de pareil ici, il s’agit du ciment sculpté.
Comme le peintre à fresque peint l’enduit mouillé qui se dessèche, Sarrabezolles fouille le béton frais décoffré après dix heures de prise et qui se durcit en séchant. Difficulté d’un travail qui exige de l’artiste une habilité presque inconcevable puisque le ciment se durcissant en quelques heures, il faut tailler sans arrêt.

… Ce qui est nettement prodigieux et déconcertant, c’est que toutes ces figures ont été exécutées par assises de deux mètres cinquante en commençant par le bas, sans maquette ! C’est-à-dire que, installé sur son échafaudage, sans recul, sans dessin préparatoire, l’artiste attaque le béton décoffré, taille la base de chacun de ses personnages en tournant à l’entour du clocher, et ce n’est qu’après avoir terminé au bout de huit jours environ cette première assise qu’il peut entamer l’ensemble des bustes et enfin les têtes. J’insiste sur ce fait : « ce n’est pas une statue qui se continue mais tout un ensemble. Il faut abandonner la draperie romaine pour tailler l’écu fleurdelisé, accentuer le pli d’une robe de bure, révéler la richesse d’une vieille chasuble; sans arrêt passer de la sérénité d’un saint Benoît à l’extase d’un Saint Thomas d’Aquin, à la sagesse de Saint Augustin. »

De nombreux articles de presse nationale et internationale ont paru sur cette invention.

cf Livre « Carlo Sarrabezolles, sculpteur et statuaire » pages 88 et 89.

«…C’est aussi comprendre sa merveilleuse faculté d’improvisation quand il se trouve en face du béton armé. On n’improvise utilement en effet que si l’on a en soi des stocks longuement accumulés de pensée et d’expérience, des réserves toujours en état d’alerte qu’on puisse convoquer au moment opportun. Quand Sarrabezolles monte seul sur ses échafaudages pour y livrer victorieusement un audacieux combat, le combat de Jacob contre l’Ange, c’est que comme Jacob, il s’est préparé à la rencontre par des années héroïques d’humilité laborieuse. »

Charles Chassé – «Charles Sarrabezolles, sculpteur du colossal» – L’Art et les Artistes, 07/1936

La taille directe du béton en prise

1926

Villemomble (Seine-Saint-Denis) – Église Saint-Louis Campanile de 20 statues (chacune de 7 m) 
Taille directe du béton en prise :
invention et première exécution de cette nouvelle technique.
« … qui unit indissolublement deux arts faits l’un pour l’autre, la sculpture et l’architecture … »
Architecte : P. Tournon.
Classé MH 22/10/96.

 

Saint-Vincent-de-Paul
Saint-Pierre
Saint-Bernard
Saint-Benoit

1927

Saussay (Eure et Loir) – Cadran solaire : Bas-relief (2,50 m).

1928

Elisabethville (Yvelines) : Église Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus
Toute la façade : 35 statues exécutées en 6 semaines.
Clocher. Intérieur, accolé à un pilier de la nef : Christ en Croix.
Architecte : P. Tournon
Inscrit MH 25/7/1977.

Inauguration de la statue du cardinal Mercier au-dessus du fronton.

1928/34-1962

Paris (XII°), Av. Daumesnil – Église du Saint-Esprit : 8 statues (4 m)
Architecte : P. Tournon
Inscrit MH 17/8/1979.

1929

Lille (Nord) – Beffroi de l’Hôtel de Ville : Les deux Géants légendaires
(5 m) exécutés en 17 jours.
Architecte : E. Dubuisson.

Ailly-le-Haut-Clocher (Somme) – Église Notre-Dame-de-l’Assomption :
Les 14 stations du Chemin de Croix (0,70 m), ici  : Jésus portant la Croix et Jésus consolant les Femmes de Jérusalem de Carlo Sarrabezolles.

Le Chemin de Croix de Notre-Dame-de l'Assomption

Aubergenville (Yvelines) – Cimetière : Monument à la mémoire d’Henri Goffin.

1930

Nice (Alpes-Maritimes) – Notre-Dame-Auxiliatrice : Vierge à l’Enfant sur le fronton.

1931

Paris (VI°) – Quai Conti : À la gloire de la Seine, fronton de l’immeuble face au Pont-Neuf. Bas-relief (4,5 m X l,5 m)
Architecte J. Marrast.
Inscrit M.H. le 19/07/2023

Coulonges-sur-l’Autize (Deux-Sèvres) : Calvaire (7 m).

1932

Alfortville (Val-de-Marne) – Église St Pierre : Clocher, statue de Saint-Pierre
(14 m), démoli en 1980.
Architecte : P. Tournon.

Paris (XVII°) – Cimetière parisien des Batignolles : Stèle à Paul Vidal (2,84 m).

Epinay-sur-Seine (Seine -Saint-Denis) – Église des missions :
4 statues
du clocher ( 7 m) et acrotères de la façade.
Architecte : P. Tournon
Classé MH 14/6/1994.

1933

Paris (XX°) – Cimetière de Montmartre : Tombe Félix Martin-Sabon.

Hyères (Var)
Institut Pomponiana-Olbia
Vierge (5 m).
Architecte R. Tournier.

1934

Nice (Alpes-Maritimes) – Église Sainte-Jeanne d’Arc : 2 groupes à l’intérieur (4 à 5 m).
Architecte : J. Droz.
Classé MH 6/12/1992.

1935

Marseille (Quartier Saint-Louis – Bouches-du-Rhône) – Église Saint-Louis : Clocher (7 m), Façade : Christ (6,5 m) et Bas-reliefs (3 m).
Architecte L. Sourdeau.
Inscrit MH 14/12/1989.

Carlo Sarrabezolles et ses praticiens : Edwin Bucher...

1938

Les Mesnuls – par Montfort l’Amaury (Yvelines) – Cimetière : Pierre tombale Schildge-Bianchini.

1947

Ancrétiéville – Saint-Victor (près de Yerville – Seine Maritime) :
Notre-Dame de France : ronde bosse
(4 m).

1952

Saint-Girons (Ariège) : Monument à la Gloire d’Aristide Bergès (7 m).

Quelques projets colossaux (100 m) restés à l’état d’esquisses.

1926 – Saint-Christophe-le-Jajolet, 0.55 m. Signalisation rallyes automobile.
vers 1930 – La Bretagne 0;61 m
1932 – La Victoire
1,05 m. Projet de l’entreprise Sainrapt et Brice.

Saint-Christophe - 1926
La Bretagne - vers 1930
La Victoire - 1932